Francisation Réussie avec Annie

EP 120 | 🔵Lost in Translation? Les Cousins d'Amérique ép.11: Le Blues de l’Expat, Rester Ou Rentrer ?

Annie Nanking

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Titre : Le Blues de l’Expat, Rester Ou Rentrer

Durée : Environ 7 minutes 

Niveau : Intermédiaire à Avancé 

Thèmes culturels : Migration inverse, défis de l’expatriation, économie, santé mentale, amitié interculturelle.


Résumé

Dans cet épisode poignant et d’une actualité brûlante, l’enthousiasme habituel de la série laisse place à l’incertitude. Pierre, notre cousin français, est en proie au doute. Confronté au départ de plusieurs compatriotes et à des statistiques alarmantes sur la “migration inverse”, il commence à questionner son propre avenir au Québec. Le rêve canadien est-il en train de se fissurer ?

Avec une rare vulnérabilité, Pierre partage ses angoisses avec Marc, qui, loin des clichés, offre une écoute empathique et des conseils pragmatiques. L’épisode explore les réalités moins glamour de l’expatriation : l’instabilité professionnelle, la crise du logement, le coût de la vie, et ce sentiment complexe de n’être plus tout à fait chez soi nulle part. C’est une conversation honnête sur l’échec, la résilience et la véritable signification du succès quand on vit loin de ses racines.


Objectifs Pédagogiques

•             Comprendre le phénomène de la migration inverse et ses causes socio-économiques.

•             Analyser les défis psychologiques de l’expatriation (syndrome de l’imposteur, choc culturel inversé).

•             Identifier les différences entre l’image idéalisée d’un pays et la réalité du quotidien.

•             Réfléchir à l’importance des réseaux de soutien et de l’amitié dans un parcours d’intégration.

Deux amis mettent des mots sur la peur de repartir quand les contrats s’arrêtent et que le coût de la vie grimpe. Nous parlons rétention des francophones, identité hybride, et gestes concrets pour reprendre la main sur son projet d’expat.

• témoignages de départs d’expats et contrats non renouvelés
• hausse du coût de la vie et casse-tête du logement
• chiffre sur la rétention des francophones et ses limites
• distinction entre attraction et intégration durable
• pression identitaire et choc culturel inversé au retour
• regard québécois sur la vitalité du français et les pertes
• pistes d’action: valeur au travail, réseau, résidence permanente
• rôle de l’amitié, de l’humour et de la résilience

Merci de choisir de pratiquer votre français avec moi et à la semaine prochaine pour un nouvel épisode

Et comme toujours, je vous souhaite le plus beau des succès dans votre intégration en français

Ne lâchez surtout pas ! 

Références
[1] Le Devoir. (2024, 19 novembre). Le Canada perd 35% de ses immigrants francophones, surtout au Québec et en Ontario. https://www.ledevoir.com/actualites/societe/823982/canada-perd-35-immigrants-francophones-surtout-quebec-ontario

[2] CBC News. (2025, 20 août). As Canada reduces immigration, francophones settling outside Quebec are a growing share. https://www.cbc.ca/news/politics/francophone-immigration-outside-quebec-12-percent-target-1.7612011

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SPEAKER_02:

Bon Pierre, ça fait dix minutes que tu regardes ton café comme si c'était le monstre du Loch Ness. Qu'est-ce qui se passe? T'as l'air complètement dans les vapes.

SPEAKER_01:

Je suis un peu. préoccupé. J'ai eu des nouvelles de mon ami Thomas, tu sais, celui qui travaillait en informatique. Son contrat n'a pas été renouvelé. Il rentre en France le mois prochain.

SPEAKER_02:

Ah c'est plate ça. Il était content pourtant, non?

SPEAKER_01:

Très. Mais il n'est pas le seul. Sur les groupes Facebook d'expats français, ça n'arrête pas. Des témoignages de gens qui repartent. Des contrats qui ne sont pas renouvelés. Des difficultés à trouver un logement. On dirait qu'il y a une vague de départ. Une sorte de migration inverse.

SPEAKER_02:

J'ai lu des articles là-dessus. C'est vrai que la situation économique est plus tendue. Le coût de la vie a explosé, le logement est devenu un vrai casse-tête. Ça touche tout le monde, mais c'est sûr que pour les nouveaux arrivants, c'est encore plus difficile.

SPEAKER_01:

C'est plus que difficile, c'est angoissant. J'ai lu une étude du Conference Board du Canada qui disait que 35% des immigrants francophones quittent le pays dans les 5 ans. C'est énorme, un sur trois. On nous vend le rêve canadien, mais la réalité semble bien différente.

SPEAKER_02:

C'est un chiffre choc, c'est vrai, mais il faut le nuancer. Le Canada continue d'accueillir beaucoup d'immigrantes et francophones, même plus que prévu ces dernières années. Le problème, c'est la rétention. On ouvre la porte, mais on ne s'assure pas que les gens puissent rester et bien vivre.

SPEAKER_01:

Exactement. Et ça crée un sentiment d'instabilité. Mon propre contrat se termine dans six mois. Et si on ne me le renouvelle pas, je fais quoi? Je remballe tout et je rentre en France. La queue entre les jambes. Comme si j'avais échoué.

SPEAKER_02:

Rentrer, ce n'est pas un échec, Pierre. C'est un choix. Parfois, le projet d'expatriation a une fin. Ce n'est pas obligé d'être pour la vie.

SPEAKER_01:

Facile à dire pour toi, tu es chez toi. Mais pour nous, les expats, c'est un déchirement. Si je rentre, je ne suis plus vraiment chez moi en France non plus. J'ai changé. Je suis devenu ce. cet hybride. Un Français avec un accent bizarre qui dit c'est plate et qui met du sirop d'érable sur tout.

SPEAKER_02:

C'est pas si mal comme hybride. Mais je comprends ce que tu veux dire. Le fameux choc culturel inversé. Le retour est parfois plus difficile que l'arrivée.

SPEAKER_01:

Et puis, il y a la famille, les amis qui sont restés. Ils ne comprennent pas. Pour eux, le Canada, c'est l'Eddorado. Si tu rentres, c'est que tu n'as pas réussi. Ils ne voient pas les galères du quotidien, la recherche d'un médecin de famille, le système de santé qui craque, la complexité des visas.

SPEAKER_02:

C'est vrai qu'on a nos propres problèmes. Chaque société a ses failles. L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs. Elle est juste différente. Parfois elle est synthétique et pleine de produits chimiques.

SPEAKER_01:

Et toi, en tant que Québécois, comment tu vois cette situation? Ça ne t'inquiète pas de voir tous ces francophones repartir.

SPEAKER_02:

Bien sûr que ça m'inquiète. On a besoin de vous. Pour la vitalité du français, pour l'économie, pour la culture. Chaque départ, c'est une perte. Mais je pense aussi qu'on doit mieux faire. Mieux accueillir, mieux intégrer, offrir de vraies perspectives à long terme. On ne peut pas juste vous attirer avec de belles images de Poutine et de Caribous.

SPEAKER_01:

La Poutine aide quand même.

SPEAKER_02:

C'est sûr, mais ça ne suffit pas à construire une vie. Écoute, Pierre, ne te laisse pas bouffer par l'angoisse. Six mois, c'est long. Concentre-toi sur ton travail. Montre que tu es indispensable. Et commence à regarder les options pour la résidence permanente. Ne subis pas la situation, sois proactif.

SPEAKER_01:

La résidence permanente. Encore un labyrinthe administratif. Mais tu as raison. Je ne peux pas rester là à me morfondre.

SPEAKER_02:

Exactement. Et puis au pire du pire, si tu devais rentrer, ce ne serait pas un échec. Ce serait une expérience de vie incroyable que tu as eue. Tu as traversé un océan, tu as découvert une nouvelle culture. Tu as survécu à une tempête de neige. Tu as même presque compris les règles du hockey.

SPEAKER_01:

Presque. Ne nous emballons pas. Mais merci Marc. Ça fait du bien d'en parler.

SPEAKER_02:

C'est à ça que servent les amis, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. Allez, viens, je te paie un autre café. Et on va regarder les offres d'emploi dans ton domaine, juste pour voir.

SPEAKER_03:

Le rêve de l'expatriation rencontre parfois la dure réalité. Mais face aux doutes, l'amitié et la résilience restent les meilleurs alliés.

SPEAKER_05:

Merci de choisir de pratiquer votre français avec moi et à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et comme toujours, je vous souhaite le plus beau des succès dans votre intégration en français. Ne lâchez surtout pas.